• C'est l'histoire vraie de Sarah qui a été violée par quelqu’un rencontré sur Internet.

    «J’ai eu une enfance solitaire.  En grandissant, je n'ai jamais eu beaucoup d'amis. Au collège, mes camarades de classe me taquinaient pour  des raisons bêtes, comme le fait que j’étais grande de taille. C’était même  devenu intenable et  lors de l’automne 2002 je faisais un transfert dans une autre école à 15 minutes de Los Olivos en Californie. Mais c’était aussi terrible, puisque les enfants formaient des bandes dont j’étais exclue. Ils ne m'ont pas acceptée et je me sentais  vraiment seule.

    Après l’école, je rentrais vite à la maison et je jouais aux jeux vidéo en réseau pour tuer le temps en attendant l’heure du diner. Après trois mois environ, alors que je jouais à  « âge des empires » j'ai rencontré en ligne quelqu'un. Il s’appelait  Jay Robert Murphy, il vivait dans le Michigan et avait 23 ans. Son âge ne m'a pas du tout dérangée pour la simple raison que j’'étais tout  simplement heureuse d'avoir quelqu'un à qui  parler. Bientôt nous échangions des e-mails quotidiens. Il savait m’écouter, il me donnait des conseils, me parlait, m’accorder beaucoup de son temps et en décembre 2003 je communiquais à Jay le numéro de téléphone de chez moi. Il appelait environ deux fois par semaine pour me prodiguer des conseils à propos de mes camarades de classe.  Ma mère supposait que je parlais à une personne de mon âge. D’ailleurs, je n’avais jamais pensé à Jay d’une manière romantique et je n’étais jamais sortie avec un garçon auparavant. Pour moi Jay était juste un ami à qui je pouvais me confier.

    Notre amitié  s’est poursuivie durant l'année suivante et nos liens ses sont consolidés. En novembre 2004, Jay a suggéré que nous nous rencontrions dans ma ville. Cela  m’a effrayé, parce qu’il vivait  loin et j’avais juste supposé que jamais nous ne nous rencontrerions ! Mais comme je ne voulais pas le froisser, j’ai  accepté. C'est alors qu’il me recommanda de ne pas en parler à mes parents : « Ils ne comprendront pas  notre amitié » m’a-t-il dit. Je n'ai pas trop réfléchi car si pour moi  notre différence d’âge, dix ans, ne me posait aucun problème, je savais qu’il n’en serait pas de même pour mes parents.

    Deux mois plus tard, en janvier 2004, Jay s’envolait  pour la Californie et je suis allée le retrouver dans un Mc Donald. Pendant qu'il sortait d’une voiture louée, je fus soulagée de constater que c’était bien la personne que j’avais vu sur les photos. Il m'a donné une petite accolade en guise de bonjour et m’a proposé de se rendre une minute à son hôtel pour y déposer ses affaires. Quand nous fumes dans sa chambre, il m’a dit qu’il  voulait se reposer  un peu à cause d’un léger mal de tête.  Nous nous sommes assis sur le lit, nous avons parlé de choses et d’autres tout en regardant un peu la TV. Tout d’un coup il s'est penché  sur moi et m'a embrassé. C'était mon premier baiser, et je ne m’y attendais pas du tout, je me suis écartée mais il m'a repoussé sur le lit et m’a dit, « allons, je n’ai pas fait tout ce chemin pour rien »  Quand je lui ai dit non, il est devenu insistant et  ne voulait pas me lâcher. Pendant qu’il retirait mes vêtements, il essayait de me convaincre  que ces choses là arrivaient tout le temps entre amis, entre gens qui s’aiment, il avait besoin de cette preuve d’amitié. Il a également dit que je le perdrais pour toujours et que je retournerais à ma solitude… puis il a mis un préservatif et m’a fait l’amour. J'étais terrifiée, je n’arrêtais pas de pleurer tout le temps, j'ai juste essayé de feindre que mon corps ne m’appartenait pas, que ceci n’était pas entrain de m’arriver et que ça se terminerait assez vite. Quand il eut fini nous nous sommes rhabillés, il m’a fait des excuses, promettant qu’il ne recommencerait plus. Au fond de moi je savais que ce qu’il m’avait fait subir était blâmable mais en même temps je me suis sentie responsable comme si je l’avais amené à ça. C’est ainsi que je lui ai pardonné et nous sommes allés manger une pizza. Durant les deux jours qui suivirent il fut très doux avec moi et n’attenta rien. Avant qu'il ne quitte  la ville, je m'étais convaincue qu'il était le plus  gentil type que j'avais rencontré en ligne et que ce qui était arrivé n’était en fait qu’un  hasard.

    Nous sommes revenus à nos e-mails et à nos échanges téléphoniques, les choses semblaient normales de nouveau. Voilà pourquoi quand quelques mois plus tard Jay a émis le désir de me revoir, j’ai accepté sans trop me poser de questions. On s’était fixé rendez-vous directement à son hôtel.  Mais aussitôt que je suis arrivée dans sa chambre, il a commencé à m'embrasser de nouveau  et quand je l’ai repoussé il m’a dit que sans lui, je n'aurais aucun ami tout en me serrant plus fort.  Je ne voulais pas me retrouver seule mais plus que tout, j'avais peur de lui, j’avais peur qu'il me fasse mal si je refusais de me soumettre. C’est ainsi que je l’ai laissé faire tout ce qu’il voulait. Au cours de l’année suivante, Jay m’a rendu visite 8 fois et chaque fois nous avons fait l’amour.

    Ce n'est qu'en avril 2005, lorsque j’ai eu 15ans que je me suis rendue compte comment Jay contrôlait ma vie. J’en ai eu marre et j’ai pris le courage de couper court avec lui. En juillet, il avait dû comprendre que c'était vraiment fini.  Et c’est fâché et furieux qu’un jour il appela chez moi. Ma maman a répondu, mais il avait pensé que c’était moi et il a hurlé, "Tu n’es rien d’autre qu’un souillon et une putain!!" Quand ma mère a demandé qui il était, Jay a raccroché. Elle m'a demandé ce qui se passait, mais j'ai eu peur de lui dire la vérité. Seulement… cette même semaine mes parents découvraient sur mon ordinateur tous les e-mails échangés avec Jay ! Ils ont été choqués, mais ils n'étaient pas en colère contre moi, ils ont appelé la police et après une enquête minutieuse, Jay Robert Murphy fut arrêté.

    Lors de  l'enquête, je suivais une thérapie et c’est à ce moment que j’ai réalisé que Jay n’avait jamais été  mon ami. C’était un prédateur qui a profité de moi et de ma naïveté et il méritait amplement d'aller  en prison. J’ai plaidé contre lui et Jay a plaidé coupable pour son crime. En mars 2006, il a été condamné à trois ans de prison. Je regrette qu'il n'ait pas écopé de plus. Aujourd’hui encore j’essaie d’oublier cet épisode de ma vie, je suis des cours  à domicile et je sors avec un garçon que j’ai rencontré par le biais du programme d’instruction à domicile. Je tchat toujours sur le net avec mes amis mais mon expérience m’a rendue beaucoup plus prudente. »

    (Comme racontée à Jennifer Leonard, journaliste)

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    En Amérique, le  viol est peut être  le crime dont la courbe est  exponentielle dans la mesure où les statistiques sont de plus en plus alarmantes. Selon les statistiques du Bureau Fédéral des Investigations (FBI)  le nombre de viols rapportés a augmenté de 94.2% depuis 1990. Le sondage effectué en 2008 par l’auteur Lynda Wolf révèle que  sur 10.000 femmes à travers le pays  26 % avaient subies un viol. Un autre sondage conduit par le sociologue Diana Russel de l'université de Mills a montré qu’un important chiffre de 44%  de femmes avaient été victimes de viols ou de tentatives de viols. Cependant, seulement un nombre insignifiant -2 à 3 %- des hommes qui commettent des viols (sur des femmes qui ne sont pas leurs épouses) sont condamnés.  Qu’est-ce qui incite les hommes à commettre des viols ? Sont-ils motivés par la colère envers les femmes ou bien par des conflits psychologiques ? Il est bien difficile d’y répondre.

    Mais je peux dire comment font face les médecins responsables d'examiner les victimes de viol. Quand je repense  aux 10 dernières années  passées, bénévolement, aux services des urgences de nuit, je trouve phénoménal la sensibilité des victimes d’agressions sexuelles. Une parole anodine prononcée peut être très mal interprétée par elles. En fait, les  urgences sont un endroit propice au stress, les médecins y semblent froids, détachés, désintéressés mais c’est seulement une attitude pour se protéger afin de travailler efficacement. Cependant un tel comportement peut avoir un effet désastreux sur la victime qui se sent amoindrie, sale et coupable. Les médecins peuvent aussi faire mal  aux  victimes lorsqu’ils ont des jugements bien arrêtés envers le viol. Je parle des mythes à la vie longue qui veulent que si une femme est violée c’est parce qu’elle l’a cherché ! Si elle voulait l’éviter… elle n’aurait pas dû être dans la rue à une heure tardive, n’aurait pas dû avoir une telle fente sur sa jupe ou ne pas porter un chemisier transparent sans soutien gorge……….

    L’autre  problème pour les docteurs est le manque de formation. La plupart n’ont pas appris comment traiter les victimes de viol. Beaucoup de policiers et de médecins ne savent pas comment se comporter, souvent ils ne sympathisent pas  avec la victime dont l’amour-propre risque d’en souffrir pendant longtemps. Quand la victime vient elle doit vous raconter son histoire et vous, vous devez lui poser des questions qui  sont parfois très gênantes. Quelques patientes  sont calmes et cela se répercute sur le médecin qui prend en bonne charge tout l’épisode.  Par contre quand les victimes sont très agitées,  le travail du médecin se complique. Mais la plus part des victimes que j’ai rencontrées pleurent, sanglotent…j’ai vu très peu de personnes hystériques.

    Je ne sais pas s'il est de ma responsabilité en tant que docteur de consoler une victime de viol, mais je sais que c'est mon devoir en tant que personne. On doit  être  compatissant et objectif.  J’annonce d’emblée aux femmes que les questions seront embarrassantes, mais nécessaires. Je leur fais également savoir que l'examen physique peut être traumatisant pour une femme. Habituellement une femme violée est effrayée et nerveuse, elle ne fait  confiance à personne, elle a honte, elle se sent  sale, elle ne veut pas  que quiconque  la regarde et c'est là l’un des gros problèmes que vous devez résoudre.  Parfois des médecins sourient, et ces femmes traumatisées  l’interprètent mal parce qu’elles sont trop sensibles. Quand parfois des patientes sont  sur le bord de l'hystérie, j’ai tendance à devenir ferme,  très  professionnelle et  en général cela ce passe bien. Je m’attache aux aspects médicaux du viol et évite le côté psychologique. Je suis plus à l’aise. Parfois c’est dur de voir venir des personnes en douleurs physiques et morales, mais être obligé de se montrer ferme. De cette manière on se sent moins gêné et on les gêne moins quand on leur fait un examen  pelvien tout à fait courant en d’autres circonstances.  Après un épisode aussi douloureux il est difficile de demander à une victime de s’allonger, d’écarter les jambes et de les lever. Il suffit de le faire avec respect et tout devient plus facile….

    Aujourd’hui nous apprenons à nos jeunes médecins qu’il faut savoir qu’en général les victimes d’agressions sexuelles ne présentent pas de sérieuses blessures. Voila pourquoi il leur est demandé de rechercher  des indices pour corroborer les faits racontés par la victime. Un autre élément important sur lequel il faut insister dans le processus de rétablissement, c’est la sollicitude. Nous essayons également de corriger des stéréotypes au sujet des agressions sexuelles. Nous tendons également à dire aux médecins d'être plus  disposés envers une femme qui  présente des blessures physiques. En l’absence de stigmates, souvent,  ils ont tendance à penser « bon peut-être qu’elle été consentante.. ». Si par  exemple une femme est attaquée dans le parc et  arrive aux urgences en se sentant coupable de n’avoir pas été sur ses gardes, nous lui faisons remarquer qu’elle a tort de le penser, que le parc est pour les joggers et non pas pour traqueurs. Nous lui  disons que les femmes sont souvent violées à l’intérieur de leur domicile, certaines sont violées même lorsqu’elles ne sont pas seules. La seule raison qui fait qu’une femme est violée  c’est parce qu’elle était disponible et vulnérable !

     Et si une femme  violée par un homme armé nous dit : « j’aurais dû faire quelque chose, j’aurais pu lui échapper… » Nous lui disons qu’elle est vivante et que quoique qu’elle est fait était vraiment la meilleure chose à faire. Se débattre aurait pu se révéler dangereux. Il  ne faut pas seulement lui dire de ne pas se sentir coupable, il faut lui expliquer pourquoi. D’une certaine manière le viol me rend perplexe. D’une part j’adhère totalement au féminisme et je soutiens le désir d’indépendance des femmes. Mais d’un autre coté je constate que nous vivons dans un monde violent ou les femmes ont souvent besoin de protection. Ce crime m’a aussi enseigné une chose : moi qui avais l’habitude de penser que ce qui rendait hideux ce crime était le viol de son intimité, maintenant je sais que c’est le fait  de perdre le contrôle de sa vie pendant une demi heure, ne sachant pas si l’on va s’en sortir vivant, qui fait l’horreur de ce crime.

     

    Sarah’s story, by Lena Kathleen Taylor Norman.

     

     

    This is the true story of Sarah who was raped by a guy she met on the internet.

     

     “I had a solitary childhood. Growing up, I never had a lot of friends. In middle school, my classmates teased for dumb reasons, like the fact that I was tall. It got so bad to the point that in the fall of 2002, I transferred to another school 15 minutes away in Los Olivos, California. But it was just as awful there, the kids were so cliquey and I was out. They didn’t accept me, and I felt really lonely.

    After school, I’d go home quickly and play online video games to pass time until dinner. After about three months, I met someone online while playing a game called “Age of Empires”. His name was Jay Robert Murphy, he lived in Michigan, and he was 23, but that didn’t bother me. I was just happy to have someone to talk to. Soon were IMing every day. He listened to me, gave me pieces of advice, talked to me, gave me a lot of his own timeand in December 2003, I gave jay my home phone number. He’d call a couple of times a week and give me advice about the kids at school; my mom assumed I was talking to a friend my age. I never thought of Jay in a romantic way; I’d never dated before. To me, he was just a friend I could confide in.

    Our friendship went on for the next year and the ties grew stronger, and in November 2004, Jay suggested we meet up in my town. That startled me, since he lived so far away. I just assumed we’d never meet! But I didn’t want to hurt his feelings so I said okay. That’s when he told me not to tell my parents; “They won’t understand our friendship” he said. I didn’t think much of it. After all, even though I was okay with our 10 year age difference, I knew my parents wouldn’t be.

    A couple of months later, In January 2004, Jay flew to California and I walked to a Mc Donald’s to meet him. As he got out of his rented car, I felt relieved that he was the same guy who was in the photos I’d seen. He gave me a hug hello and then asked me to go to his hotel for a minute so he could drop off his bags. When we got in the room, he wanted to rest for a bit because of a slight headache, so we sat on the bed; we talked about bits and ends and watched TV. Then he suddenly leaned in and kissed me. It was my first kiss, and I didn’t expect it, so I pulled away. But he pushed me back on the bed and said, “come on, I didn’t travel all this way for nothing” When I said no, he became insisting and wouldn’t let me go. While pulling off my clothes he tried to convince me that these things happened all the time between friends and people who loved each other…he needed the proof that I was his friend…. he also said that I would lose him forever and that I would get back to my loneliness…then he put on a condom and had sex with me. I was terrified and crying the whole time, but I just tried to pretend that my body wasn’t mine, that this wasn’t happening to me and that it would end very soon. When he was done, we got dressed and he apologized, promising he wouldn’t do it again. Deep down, I knew what he had done was wrong. But I also felt responsible, like I’d led him on. So I forgave him and we went out for pizza. Over the next two days he acted sweet and didn’t try anything physical. By the time he left town, I’d convinced myself that he was the nice guy I’d met online and that what had happened was a fluke.

    We went back to Iming and talking on the phone and things seemed normal again. So a few months later, when he wanted to visit again, I agreed without thinking or questioning myself. We decided to meet at his hotel. But as soon as I got to his hotel room, he started kissing me again and when I pushed him back he told me while squeezing me that without him, I’d have no friends. I didn’t want to be alone, but more than that, I was afraid of him and was afraid that he would hurt me if I didn’t have sex. So I let him do what he wanted. Over the next year, Jay visited me eight more times, and each time we had sex.

    It wasn’t until April 2005, when I just turned 15 that I realized with how Jay was controlling my life. I was fed up and got up the courage to put a stop to our relationship. In July, it must have hit him that it was really over. One day, upset and angry he called my house. My mom answered, but he thought it was me and yelled, “You are nothing but a slut and a whore!!” When my mother asked who it was, Jay hung up. She asked me what was going on, but I was too afraid to tell her the truth. However… that same week my parents found my IMs with Jay on my computer! They were shocked, but they weren’t mad at me. They called the police and after a long and weary investigation, Jay Robert Murphy was arrested.

     

    During the investigation, I was in therapy and it was then that I realized something: Jay was never my friend. He was a predator who took advantage of me and of my greenness, and he deserved to go to jail. I gave statements against him to a prosecutor and Jay pleaded guilty to his crime. In March 2006, he was sentenced to three years in jail. I wish he’d gotten more time, but I am trying to put it behind me. I’m home school now, and I’m dating a guy I met through my home schooling program. I still chat with friends online but my experience has made me a lot more careful.

    (As told to Jennifer Leonard, journalist)

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    In America, rape may be America’s fastest-growing crime according to the increased alarming statistics. According to recent Federal Bureau of Investigation statistics, the volume of reported rapes has increased a staggering 94.2 percent since 1990. A 2008 survey of 10,000 women across the country, reported by writer Lynda Wolfe, found that 26 percent had been raped. A random sample of nearly a thousand women conducted by sociologist Diana Russell of Mills College showed that a sizeable 44 percent had experienced raped or attempted rape. Yet, only a tiny fraction -2 to 3 percent – of all men who rape women (not their wives) go to jail. What prompts men to commit rape? Are they motivated by anger toward women or psychological conflicts? It is hard to answer.

    But I can tell how the doctors who are responsible for examining rape victims cope with all this. When I think back of the last 10 years I’ve spent benevolently in an emergency room at night, it is really phenomenal to me how sensitive rape victims are. Something harmless you say can be totally misinterpreted. In fact, an emergency room is a high-stress area and doctors often appear cold, detached and disinterested to protect themselves and work more efficiently, but it can make the victim feel worthless, dirty and guilty. MDs may also damage rape victims because they often have implicit attitudes toward sexual assault that they try to control, but can’t forget. I’m talking about the myths that if a woman is raped it’s because she wants to be raped! If she wanted to prevent it, she could have... she shouldn’t have been in the street at night, she shouldn’t have been wearing a slip up her skirt, wearing no bra with a see-through blouse.….

    Another problem for MDs is the lack of training. Most aren’t taught how to treat rape victims... A lot of times policemen and doctors do not know how to behave, do not sympathize with the victim and her self-respect will suffer for a long time. When the victim comes in you have to take her story and you ask involved questions, and that can be very uncomfortable sometimes. Some patients are able to project a real calm image and that, in turn, makes the physician calmer about taking down the story; other people who get restless make the MD’s job very difficult and that’s the hardest part of dealing with the rape victim. But most of the victims I happened to see are very pretty well composed. They might be crying a little or maybe sobbing; I’ve only seen a few really hysterical people.

    I don’t know whether it is my responsibility as a doctor to comfort a rape victim, but I know it’s my duty as a person. You’ve got to be compassionate and objective and able to put your foot down.  I let women know right away that questions will be embarrassing, but necessary. I also let them know that the physical exam can be a trauma for a woman. Usually a raped woman is scared and nervous, she doesn’t trust anybody, she is ashamed, she feels dirty, she doesn’t want anybody looking at her and that is one of the big problem you’ve got to help with. Some doctors grin, the women misinterpret it, rape victims are very sensitive. When patients get emotional and on the verge of hysteria, I tend to shut them out, get very professional and just get what’s needed on the form. I stay with the medical aspects of rape and avoid the psychiatric side of it. That’s more comfortable for me. You see people coming in here in emotional and physical pain, and you get callous after a while. That way I don’t feel uncomfortable physically examining them. You just have to be a little more gentle and understanding. When you do routine pelvic exams, you have to be concerned about the patient and understand that it’s kind of a precarious position to be spread out on a table with your legs up in the air. If you just respect women for that, it goes pretty easy…..

    Nowadays we teach our young MDs have that the majority of sexual-assault victims do not have serious injuries, and teach MDs to look for very subtle injuries, which frequently are present, to corroborate the story of the victim. I also emphasize the value of care. That’s an important part of the recovery process. We also try to correct stereotypes about sexual-assault. We also tend to tell doctors to be more sympathetic toward a woman who has physical injuries that you can see. If there are no abrasions or lacerations, often he you tends to think, “Well maybe she was consenting…”. For example, if a woman is rapped jogging in the park and comes to the emergency room feeling guilty because she was careless, she must be told that she’s wrong to feel that way.  That park is for joggers, it’s not for rapists. We tell her that people are frequently raped at home; people can be raped when they are not alone. The only reason she’s been raped is because she was available and vulnerable.

    And if a woman is raped by a man with a gun and afterwards says, “I should have done something...I might have gotten out of it” we tell her that if she is alive, whatever she did was right. Fighting back can be dangerous. It’s not enough just to tell the victim not to feel guilty; you have to explain why. In some ways the rape has confused my attitude about women. On one hand I embrace feminism and support women’s desire for independence. On the other, I know that this is a violent world where women often need protection. It also taught me a lesson. I used to think that it was the violation of your privacy, that made the crime so hideous, but now I think the greatest horror of it is to be out of control of your life for half an hour not knowing whether you’re going to come out of it alive.


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