• S'unir pour...

     Effectivement,l’être humain n’est pas né pour vivre seul, et la nécessité de faire un choix est incontournable. On se met ensemble pour vivre ensemble. Deux personnes avec chacune son histoire particulière, ses antécédents d’enfance, son héritage parental, son double héritage grand parental et tout ce qui s’est transmis a travers les générations. Lorsque l’on se rencontre on est déjà né au moins 30 ans avant …comment deux caractères respectifs vont-ils se mettre a « fonctionner » ensemble selon un mécanisme d’interactions entre deux partenaires ?
    Dans le mariage, chez nous, il y a d’abord la pression de la famille et de la société, puis, tout aussi fortement ressenti mais souvent ignoré, il y a ce besoin de tout être humain, arrivé à un certain âge, d’avoir son propre chez soi, et d’en être son propre chef, c’est cette envie tout à fait naturelle d’avoir son petit coin d’intimité, son espace à décorer, ce besoin de se sentir adulte qu’on ne devient qu’après avoir quitté le domicile de ses parents. Ces sentiments là peuvent aider à la décision, quand l’amour et le désir ne sont pas très émouvants, ou carrément absents (surtout dans les mariages arrangés) ce qui constitue une très mauvaise raison de s’engager à partager la vie de quelqu’un d’autre et d’adopter sa famille. Pour les filles, il y a en plus la famille qui s’angoisse, car la société ne pardonne pas aux femmes seules. Alors elle lui met « la pression », le premier venu est « le bon », pas la peine de tergiverser, il faut s’accrocher à la locomotive avant qu’il ne soit trop tard.. En général pour les parents les diplômes et le travail ne sont rien sans statut social. Sans ce « madame » qui précédera le nom, tout ce que fera ou ne fera pas la femme seule sera retenu contre elle.  La société n’aime pas les femmes célibataires, elle s’en méfie, les épie et les attend au tournant. C’est ainsi que le mariage reste, malgré le développement de la situation de la femme qui lui permet de s’entretenir, une fin en soi. La jeune fille n’a qu’à se fier à ce qui lui sert de repère, et les repères diffèrent il y a ceux de la plus vénale à ceux de la plus rêveuse . Vous comprendrez mieux la course au mari ?
    Alors que dans notre société le divorce était tabou, de nos jours, de plus en plus de mariages aboutissent sur un divorce, et ce n’est pas un scoop. Si l’on voulait en discuter, entre nous, sans chiffres et sans statistiques, juste dans l’anecdotique et en nous basant sur nos observations, nous accuserions, plusieurs raisons  sous-estimées : la plus forte étant la mésentente. La plupart des couples qui ne s’entendent pas, n’ont pas pris en compte, lors de leur union, la différence de leurs milieux sociaux respectifs, donc différente éducation, différents parcours et différent sens des valeurs. Et quand bien même arrivent-ils à trouver un terrain d’entente, comment se départager dans l’éducation des enfants, plus tard? L’un d’eux devra se sacrifier pour que l’autre puisse s’épanouir pleinement. Lorsqu’on s’en rend compte, on se retrouve toujours face à deux options : divorcer pour recommencer avec les bonnes raisons cette fois, mais encore faut-il avoir les moyens de sa politique. La deuxième option serait d’accepter sa condition, ou du moins d’apprendre à vivre avec, en essayant de valoriser les bons côtés, car, comme en toute chose, il y a toujours un bon côté, mais pour cela, il faut être de bonne nature, doué pour le renoncement et avoir atteint un sacré degré de sagesse. Ce qui n’est pas évident quand on n’a pas fini de se construire.
    A moins d’un foudroiement soudain et d’un lien sexuel intense de la part des deux partenaires qui se rabibochent après chaque coup d’éclat, souvent la vie fait que le vivre ensemble nous amène a projeter sur l’autre certaines de nos propres tendances qu’on répugne à prendre en compte parce qu’on les juge mauvaises, alors on en charge son partenaire, et pour peu que le partenaire ait en soi les mêmes tendances à l’état latent, il va les extérioriser à l’égard de l’autre et là il faut s’attendre à ce qu’il y en ait un qui absorbe l’autre car celui des deux qui détient le pouvoir (le pouvoir peut être l’argent, le milieu, le look, l’érotisme, la vertu, la méchanceté...) va dominer et l’on aboutit à une union sans union. Ce sacrifice, on ne s’en rend compte que très tard quand c’est trop tard !
     Vous savez toutes les femmes rêvent de l’homme idéal. Même celles qui l’ont trouvé, ou du moins, qui pensaient l’avoir trouvé. Et plus encore celles là, car dans leur cas, l’homme idéal représente tout ce que leurs maris ne sont pas. Le fait de continuer à rêver les aides à digérer leurs déceptions quotidiennes, et à supporter leur destin. Il n’y a rien de mal à cela, le fait de s’imaginer dormir dans les bras de Brad Pitt ne constitue pas une infidélité du moment qu’il ne s’agit que d’une star inaccessible et qu’on garde ses fantasmes pour soi. La grande majorité des femmes subissent l'homme car elles lui "doivent" du sexe, cela fait partie du mariage.... Bref, cela ne veut pas dire que Brad Pitt est l’homme idéal, c’est juste un aspect du concept. En effet, l’homme idéal est un concept, différent pour chaque femme selon ses attentes et toutefois les critères de base restent standards et ce, depuis la nuit des temps. Car ce que veulent les femmes d’aujourd’hui n’est pas si différent de l’époque de nos grand-mères, qui elles, cherchaient d’abord la sécurité. Elles voulaient des hommes qui leur procurent un foyer, gîte et progéniture et qui soient capables de subvenir aux besoins de ce foyer. Aujourd’hui, bien que les femmes soient capables de travailler et  de faire bouillir la marmite au même titre que les hommes, leurs exigences restent les mêmes, si ce n’est un peu plus avec nos jeunes femmes aux dents longues qui vivent dans une société de consommation (toute nouvelle) et qui veulent tout avoir, c'est-à-dire le super confort, l’argent et tout ce qu’il procure. Pour résumer, l’homme idéal en général, est un homme qui gagne bien (même très bien) sa vie, qui ne vous impose pas sa famille, qui vous respecte.
    Les hommes aussi ont leur idéal, ils rêvent de la princesse qui les rendra roi d’un royaume, ils passent la moitié d’une vie à chercher et se fourvoient souvent. Je vous dirais que dans notre société quand on demande aux célibataires de définir la femme idéale, beaucoup d’entre eux commencent par le même critère« Bent familia ». Mais quand on leur demande de définir cette « bent familia », les portraits diffèrent.Pour la plupart « bent familia » signifie une femme issue d’un milieu respectable, née dans la religion, élevée dans la tradition commune et « sedjia », ce qui veut dire qu’elle cuisine bien et sait tenir une maison. En sus tahchem, elle est respectueuse envers la belle famille…Ce sont là les critères en commun, car d’autres ajouteront à cela des qualités acquises tel qu’un bon niveau d’instruction, lui permettant de travailler.
    Parfois l’homme tombe amoureux d’une femme qui ne lui convient pas, elle est exactement à l’opposé de ce qu’il appelait «la femme idéale», mais elle le devient quand même dans sa tête, sous réserve de changer «quelques habitudes». Celles que l’homme appelle «quelques corrections à apporter avec le temps», sont malheureusement la plupart du temps les traits intrinsèques de la personnalité de cette femme. Grave erreur ! car  dans le meilleur des cas, quand il arrive à estomper «ses petits défauts»,  (les femmes sont prêtes à tout par amour ou par intérêt), c’est toute sa personnalité à elle qui s’en trouve inhibée, ce tempérament et ces petites «anomalies» qui l’ont fait se retourner, lui, sur son passage à elle, une fois disparus, c’est toute la magie du coup de foudre qui s’éteint. Et c’est là que le cauchemar de la non compréhension commence. On dit que les opposés s’attirent, d’accord mais pour qu’ils se rallient sans hausse de tension c’est une autre paire de manche. Les femmes sont plus prudentes à ce type d’union, elles ne savent pas toujours ce qu’elles veulent mais une chose est sûre, elles savent ce qu’elles ne veulent pas. Les hommes en sont conscients aussi, et croient dur comme fer qu’ils pourront gérer tout ça. Que c’est une question de temps, qu’elle s’adaptera à lui, qu’il parviendra à mouler sa vie à la sienne. Mais on n’épouse pas une femme pour l’éduquer, on l’épouse pour son éducation. Et quand ça marche, c’est toujours au détriment de l’un ou l’autre. Car ces «petites défaillances techniques» qu’on croit réparer avec le temps, lors de la phase incontournable de réglage, ne sont pas que de simples mauvaises habitudes, et aucun réglage ne pourra les emboîter dans la paisible mécanique du couple fusionnel.
    Chez nous, il y a aussi une interférence de taille dans les couples : La belle famille..c’est à dire belle-maman !!! L’algérien  qui s’est construit essentiellement autour de la relation avec sa mère, cette dernière se place comme un modèle auquel il aimerait que sa femme ressemble. Le fils n'intervient généralement que lorsque la sonnette d’alarme est tirée, à contre cœur, car il ne peut plus ignorer les plaintes de sa femme et continuer à lui prétendre que sa mère l’adore et ce depuis leur première rencontre, où elle lui a fait très bonne impression, quand elle, lui faisait part de son anxiété de ne pas plaire à sa mère.C’est souvent difficile pour une mère d’accepter que cette fusion de départ disparaisse au profit d’une relation d’altérité homme femme, c'est à dire celle de son fils avec sa femme. Alors forcément, belle-maman ne porte pas d’emblée dans son cœur l’intruse et des rivalités peuvent apparaître. La plupart du temps, inconscientes.
    L’un des autres problèmes je me dis, c’est que peu de femmes n’ont pas l’intelligence de s’enrichir en apprenant par la conciliation et le contact et se font des listes noires dans leur tête. Il suffit d’aller dans une salle d’attente de médecin ou un salon de coiffure pour entendre les horreurs qui se racontent sur les belles-filles ou les belle-mères sans aucune retenue, sans honte ! Je le dis toujours à qui veut bien l entendre, essayez d’inclure sans exclure. Ça ne fera qu’afficher votre indispensabilité aux yeux de votre mari, non pas en remplaçant sa mère mais du fait qu’en plus de votre présence dans sa vie, il ne s’angoissera jamais de manquer de sa mère.
    Sinon je pense que l’on peut construire une vie de couple à longue durée pour peu que les partenaires soient motivés réellement pour une vie ensemble. Il y a des mariages qui durent 40ans, voire 60ans…mais comment font-ils me direz-vous ? Je crois que l’essentiel est de ne pas éviter à tout prix le conflit quand il y a matière à reproches de l’un à l’autre le conflit est nécessaire pour balayer les griefs qui risquent de s’accumuler. L’incommunicabilité est destructrice. Quand la crise de la déception arrive, moi je dis avec bcp de recul qu’elle est surmontable et c’est cette résolution qui donne au couple la solidité qui le rendra durable. Il faut savoir accepter le mauvais coté du partenaire, le reconnaitre comme un trait de sa personnalité  comme le sont ses lunettes, ses dents écartées ou ses oreilles décollées, LOL ! Il faut accepter que le quotidien soit au ras des pâquerettes, il faut faire en sorte que les petites misères rapprochent plutôt qu’elles ne séparent. Il ne doit pas y avoir de dominant ou de dominer, mais une définition des rôles. Je reste persuadée que la réussite d’un couple ne peut se passer d’un effort de compréhension dirigé sur soi-même d’abord puis sur l’autre. Cette compréhension doit prendre en compte tout ce qui s’est passé dans la vie de chacun avant la rencontre fondatrice du couple, sinon on voudra toujours façonné l’autre à son image..et là, on va droit dans le mur !


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